Dans l’univers des relations modernes, les manières de rompre ont évolué avec les technologies. Ghosting, orbiting, breadcrumbing… et désormais, le cloaking, une pratique aussi déroutante qu’injuste. Si vous avez un jour attendu quelqu’un pour un rendez-vous qui n’est jamais venu, tout en découvrant qu’il vous avait bloqué sur tous les canaux numériques, alors il est probable que vous ayez été victime de cloaking.
Mais qu’est-ce que le cloaking exactement ? Pourquoi certaines personnes y ont recours ? Comment le repérer et, surtout, comment s’en relever ? Explorons ce phénomène avec empathie et lucidité.
🕵️♀️ Qu’est-ce que le cloaking dans une relation ?
Le cloaking, terme issu du verbe anglais to cloak (se cacher sous une cape), désigne une forme extrême de ghosting. Il s’agit de disparaître complètement, non seulement sans explication, mais en effaçant toute possibilité de contact.
Concrètement, cela peut se produire ainsi :
- Vous échangez avec quelqu’un depuis quelques jours, voire semaines.
- Vous avez un rendez-vous prévu.
- Le jour J, cette personne ne se présente pas.
- En essayant de la joindre, vous découvrez qu’elle vous a bloqué sur tous les réseaux sociaux, applications de rencontre et SMS.
Le cloaking est donc une disparition brutale et unilatérale, qui supprime même la possibilité pour la victime de comprendre ce qu’il s’est passé.
💔 Cloaking vs ghosting : quelle est la différence ?
Bien que proches, ces deux comportements diffèrent dans leur intensité :
Ghosting | Cloaking |
La personne cesse de répondre aux messages | La personne vous bloque activement partout |
Peut survenir après quelques échanges ou un rendez-vous | Peut survenir juste avant ou pendant un rendez-vous |
Comportement passif | Geste délibéré d’effacement total |
Laisse une mince chance de reprise | Coupe définitivement tout lien |
Le cloaking va donc plus loin que l’indifférence : il implique une volonté de fuir sans laisser aucune trace, et sans assumer le moindre dialogue.
🤔 Pourquoi certaines personnes font-elles du cloaking ?
Les raisons derrière le cloaking sont diverses, mais rarement justifiables. Voici quelques explications possibles :
- Peur de l’affrontement : certaines personnes préfèrent fuir plutôt que d’expliquer qu’elles ne sont plus intéressées.
- Manque de maturité émotionnelle : fuir semble plus simple que d’assumer ses responsabilités affectives.
- Multiples relations en parallèle : dans une logique de consommation rapide de profils, il peut y avoir une forme de « tri brutal ».
- Manipulation ou jeu de pouvoir : cloaker peut aussi être un moyen de blesser volontairement l’autre, voire de prendre un ascendant psychologique.
- Honte ou anxiété sociale : dans certains cas, une personne peut se sentir submergée et bloquer par réflexe.
Mais quelle que soit la motivation, le cloaking est un acte profondément irrespectueux.
🧭 Comment réagir si vous avez été victime de cloaking ?
Le cloaking peut être une expérience humiliante, violente, et déstabilisante. Voici quelques pistes pour vous aider à avancer :
✅ Ce qu’il faut faire :
- Réalisez que ce n’est pas de votre faute : le problème vient de l’autre, pas de vous.
- Exprimez ce que vous ressentez : parlez-en à un.e ami.e, écrivez dans un journal ou consultez un professionnel.
- Reprenez le contrôle : supprimez la personne de vos traces et échanges numériques (photos, conversations, etc.).
- Apprenez à détecter les signaux : s’il y avait des signaux rouges (incohérence, manque d’empathie), retenez-les pour l’avenir.
❌ Ce qu’il vaut mieux éviter :
- Ne tentez pas de recréer un contact par d’autres moyens.
- Ne remettez pas votre valeur en question à cause du comportement d’autrui.
- Ne laissez pas cet événement vous empêcher de faire confiance de nouveau.
🛑 Le cloaking est-il une forme de violence psychologique ?
Oui, dans certains cas, on peut considérer que le cloaking fait partie des violences émotionnelles douces, mais pernicieuses. Il ne s’agit pas seulement de “ne plus donner de nouvelles”, mais bien de :
- effacer l’autre comme s’il n’avait jamais existé,
- provoquer un choc émotionnel sans clôture,
- empêcher toute possibilité de dialogue ou de réparation.
Cela peut entraîner chez la personne cloquée un sentiment de rejet, de honte, voire un syndrome d’abandon aigu.
🔍 Peut-on repérer un “cloaker” à l’avance ?
Il n’existe pas de profil type, mais certains comportements peuvent alerter :
- communication floue, évitement des sujets sérieux
- présence numérique instable ou mystérieuse
- incohérences dans les récits de vie
- engagement très rapide… puis prises de distance soudaines
- refus de l’échange vocal ou visuel prolongé
Faites confiance à votre intuition. Si quelque chose vous semble “off”, prenez de la distance.
❤️ Comment se reconstruire après un cloaking ?
Même si la coupure est brutale, le cloaking peut devenir une étape de résilience. Voici quelques étapes clés :
- Redéfinir vos limites relationnelles : ce que vous tolérez et ce que vous refusez.
- Ralentir : prenez le temps d’apprendre à connaître les autres, sans précipitation.
- Pratiquer l’amour propre : entourez-vous de personnes bienveillantes, investissez du temps pour vous.
- Transformer cette épreuve en leçon : vous méritez des relations basées sur le respect, la réciprocité et la sécurité.
Le cloaking est une pratique toxique et lâche, malheureusement amplifiée par la digitalisation des relations. En parler, le comprendre, c’est déjà une façon de reprendre le pouvoir sur une expérience douloureuse.
Souvenez-vous : vous méritez mieux qu’un.e partenaire qui fuit sans explication. Vous méritez quelqu’un qui communique, qui assume, et qui vous voit comme une personne à part entière, pas comme une option supprimable d’un simple clic.
